Ballet de l’Opéra national de Paris
« Il existe, dans mon imagination, une vie au pays de l’éternel fin de printemps, une pastorale feuillue de soleil perpétuel et de bourdonnements d’abeilles – la tranquillité immobile d’un paysage de Constable et de mon Suffolk bien-aimé, lumineux et paisible … » Frederick Ashton, Ma conception de La Fille mal gardée
PALAIS GARNIER
17 représentations du 18 juin au 15 juillet 2012
- BALLET EN DEUX ACTES D’APRÈS JEAN DAUBERVAL
- BALLER ENTRÉ AU RÉPERTOIRE DU BALLET DE L’OPÉRA EN JUIN 2007.
- LOUIS JOSEPH FERDINAND HÉROLD Musique – Arrangements de JOHN LANCHBERY
- FREDERICK ASHTON (1960) Chorégraphie
- OSBERT LANCASTER Décors et costumes
- GEORGE THOMSON Lumières
LES ÉTOILES, LES PREMIERS DANSEURS – ET LE CORPS DE BALLET
ORCHESTRE DE L’OPÉRA NATIONAL DE PARIS
PHILIP ELLLIS Direction musicale
Frederick Ashton – Ballet de l’Opéra national de Paris
Sébastien Mathé / Opéra national de Paris
La Fille mal gardée est le plus ancien ballet d’action connu du répertoire français tout en étant le premier ballet moderne. Créée au Grand-Théâtre de Bordeaux quelques jours seulement avant la révolution française, son succès est immédiat et la pièce fait rapidement le tour de l’Europe et des Etats-Unis. L’oeuvre, fraîche et joyeuse, se déroule à la campagne et conte l’amour empêché de Lise pour Colas. Pour la première fois, l’argument ne concerne ni dieux, ni héros antiques et il s’agit désormais de raconter une histoire en mimant l’action. C’est dans la version de Frederick Ashton, créée pour le Royal Ballet de Londres en 1960, que La Fille mal gardée revient au Palais Garnier en 2007. Sur une musique de Louis Joseph Ferdinand Hérold, réorchestrée par John Lanchbery, le chorégraphe conçoit un ballet d’une extrême virtuosité, pleine d’humour, de tendresse et de gaîté, redonnant vie à la pastorale de Dauberval.
FREDERICK ASHTON – Chorégraphie
C’est Anna Pavlova qui lui « injecte le poison » de la danse. En 1917, la ballerine était en tournée en Amérique du Sud, et Frederick Ashton – qui vivait alors à Lima – tomba immédiatement sous le charme. Il avait treize ans6. Le sort en était jeté : il serait danseur.
Envoyé en Angleterre – contre son gré – pour y faire ses études, il travaille ensuite dans une entreprise commerciale et en profite pour assister à de nombreux spectacles, ne ratant ni les Ballets Russes de Diaghilev, ni Isadora Duncan. C’est à ce moment qu’il commence secrètement à prendre des cours de danse. Après une dépression due à son manque d’enthousiasme pour les affaires, sa famille lui permet enfin d’assouvir sa passion. Il travaille d’abord avec Léonide Massine, puis, avec Marie Rambert, qui eut une très grande influence sur lui : elle lui prodigue non seulement son enseignement, mais l’encourage à chorégraphier pour enfin lancer sa carrière7. 1928 sera une année décisive : Ashton rejoint la troupe d’Ida Rubinstein à Paris. Il y travaille avec Bronislava Nijinska et y apprend, à son contact, à construire une chorégraphie. De retour à Londres, Ashton crée – pour le petit groupe de Marie Rambert – Capriol Suite (1930), suivi de Façade. Il règle également plusieurs ballets pour la jeune Alicia Markova. En 1931, Ninette de Valois qui vient de créer le Vic-Wells Ballet (qui deviendra le Royal Ballet) invite Ashton à la rejoindre : celui-ci commence ainsi à créer pour une compagnie qui devenait, lentement mais sûrement, le Ballet anglais 8.
Entre 1935 et 1939, Ashton produit notamment Les Patineurs, Apparitions, Nocturnes qui s’ajoutaient au répertoire du XIXe siècle que désirait présenter Ninette de Valois.
Quand la guerre éclate, Ashton rejoignit la Royal Air Force en 1939, qu’il sert jusqu’en 1945. En 1946, la troupe de Ninette de Valois est invitée à rouvrir le Royal Opera House et Ashton à y donner un nouveau ballet : ce furent Symphonic Variations, une oeuvre écrite sur la partition de César Franck. Le succès remporté à Covent Garden eut d’heureuses conséquences pour Ashton : en 1948, il réalisa son premier grand ballet, d’une soirée entière – Cinderella sur la musique de Prokofiev. Scènes de ballet, conçues la même année, tout comme Sylvia (1952), Ondine (1958), La Fille mal gardée (1960), Les Deux pigeons (1961) prouvèrent l’importance de son travail créatif et formateur. Si La Fille renouait de façon brillante avec la tradition de la pastorale anglaise, Les Deux pigeons (créés pour Lynn Seymour et Christopher Gable) apportaient une touche sentimentale sans sensiblerie. Dans A Month in the Country / Un mois à la campagne (1976), sa compréhension aiguë de l’intrigue en chassés-croisés de Tourgueniev et son sens de la construction chorégraphique maintiennent ensemble récit et danse sur la corde raide des émotions.
De même, dans Marguerite et Armand (1963), Ashton a tracé du couple Margot Fonteyn / Rudolf Noureev un extraordinaire portrait, plein de vérité, où la musique de Liszt et la danse servent de cadre-prétexte – au-delà de la tragédie de La Dame aux camélias – à l’embrasement des deux stars, à l’apogée de leur art. Même dans le court duo de Thaïs (1971) – sur cette musique française qu’il adorait, et qu’il réalisa pour ces deux parfaits représentants du style classique, Anthony Dowell et Antoinette Sibley – nous voyons l’émotion se révéler par la grâce formelle de la danse. Frederick Ashton continua de créer jusqu’à sa mort en 1988. Sa dernière oeuvre importante fut Rhapsody9 en 1980. Les ballets d’Ashton font partie du patrimoine national britannique : avec eux, on savoure le lyrisme, la musicalité et l’art d’un grand poète anglais. Les ballets d’Ashton offrent une palette étonnante de sentiments et d’expression et sont façonné par un sens irréprochable de l’émotion et du style académique. « Mes ballets parlent surtout des relations amoureuses qui vont ou ne vont pas bien » disait-il. Et il est vrai que les pas de deux où sa maîtrise s’épanouit de façon poétique, comptent parmi les moments magiques de son oeuvre.
8 C’est d’abord en tant que danseur principal et chorégraphe que Frederick Ashton rejoint en 1935 la troupe de Ninette de Valois, alors nommée le Vic-Wells Ballet, puis le Saddler’s Wells Ballet, avant de devenir le Royal Ballet en 1956, et dont Frederick Ashton assurera la direction de 1963 à 1970.
Frederick Ashton – Ballet de l’Opéra national de Paris
Sébastien Mathé / Opéra national de Paris
DISTRIBUTIONS
avec, sous réserve de modifications
LISE
Ludmila PAGLIERO *
ou Mélanie HUREL *
ou Myriam OULD-BRAHAM
ou Muriel ZUSPERREGUY
ou Mathilde FROUSTEY
COLAS
Josua HOFFALT
ou Alessio CARBONE
ou Florent MAGNENET *
ou Emmanuel THIBAULT
ALAIN
Simon VALASTRO
ou Adrien COUVEZ
ou Allister MADIN
ou François ALU *
MÈRE SIMONE
Stéphane PHAVORIN
ou Aurélien HOUETTE
ou Eric MONIN*
* prise de rôle
La Fille mal gardée de Freferick Ashton par le Royal Ballet © Bill Cooper
©2012 Danza Ballet
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