BALLET EN DEUX ACTES D’APRÈS PHILIPPE TAGLIONI. LIVRET D’ADOLPHE NOURRIT
- JEAN MADELEINE SCHNEITZHOEFFER Musique
- PIERRE LACOTTE Adaptation et chorégraphie
- MARIE-CLAIRE MUSSON Décors d’après PIERRE CICERI
- MICHEL FRESNAY Costumes d’après EUGÈNE LAMI
LES ÉTOILES, LES PREMIERS DANSEURS ET LE CORPS DE BALLET
ORCHESTRE DE L’OPÉRA NATIONAL DE PARIS
PHILIPPE HUI Direction musicale
Créée à l’Opéra en 1832, La Sylphide de Philippe Taglioni marquait l’avènement du romantisme dans le ballet. Marie Taglioni, danseuse aérienne et éthérée, incarnait l’âme rêvée insaisissable, aux côté de Joseph Mazilier. Sublimée par les pointes et les longs tutus vaporeux, la ballerine devenait avec La Sylphide, une silhouette emblématique. Ecrit par Adolphe Nourrit, le livret s’inspire de la littérature romantique contant les amours impossibles d’un humain et d’une créature surnaturelle. Le jeune James, à l’âme tourmentée, se trouve déchiré entre la promesse d’une vie confortable que lui offre son futur mariage avec Effie et la liberté incarnée par la Sylphide, idéal inaccessible, qui lui apparaît en rêve. Dès sa création, le spectacle fut salué par la critique et notamment par Théophile Gautier, futur librettiste de Giselle. Ce ballet emblématique, disparu du répertoire pendant plus d’un siècle, est présenté à l’Opéra de Paris dans la reconstitution fidèle de Pierre Lacotte. Son immense culture chorégraphique lui permet de deviner et réinventer les sortilèges du grand style romantique français.
Pour découvrir une présentation vidéo de ce ballet www.operadeparis.fr
Le ballet La Sylphide, sera diffusé (en différé) au cinéma le jeudi 27 juin à 19h30. Cette captation, enregistrée en 2004, est interprétée par Aurélie Dupond et Mathieu Ganio dans les rôles principaux.
LA SYLPHIDE : LE PREMIER BALLET ‘ROMANTIQUE’
C’est le soir du 12 mars 1832 que tout change, marquant un tournant dans l’histoire du ballet : dans la lumière laiteuse de l’éclairage au gaz apparurent des ballerines pudiques, légères, vêtues de blanc. Eugène Lami avait dessiné pour elles un costume qui reste un chef-d’oeuvre : le bustier dégage les épaules, la jupe est blanche, vaporeuse, l’ensemble de proportions parfaites libère le mouvement et met la danse en valeur. On l’appellera désormais le ‘tutu’ romantique.
Et puis, ces sylphides faisaient de longs parcours sur pointes. Depuis quelques années, on avait vu à Vienne, Saint-Pétersbourg et Paris, certaines danseuses monter sur pointes… mais c’était la première fois qu’elles traversaient la scène avec aisance, comme en apesanteur. On peut imaginer combien ces déplacements aériens impressionnèrent le spectateur. Et comme des fils imperceptibles enlevaient les ballerines dans les airs, tout cela sembla irréel. Dès le soir de la première représentation, la salle entière tomba sous le charme du ballet et de son interprète, Marie Taglioni. Tout Paris voulait voir et revoir sa Sylphide. Les femmes ne s’habillèrent plus qu’en blanc, portant des soies légères dites sylphides. Une fleur fut baptisée de ce nom ; un journal de mode, des turbans, une calèche d’un modèle nouveau… : on « taglionisait » !
Une ère nouvelle s’ouvrait dans l’histoire de la danse. Le lyrisme et la poésie entraient sur scène, reflétant les aspirations du mouvement romantique : attrait pour le surnaturel, idéalisation de l’amour, désir d’infini.
