Roland Petit et Zizi Jeanmaire s'exposent à Genève.
Zizi Jeanmaire et Roland Petit Un patrimoine pour le dans.
"Mon truc en plumes"
Dès mercredi et jusqu'au 12 août, l'exposition célèbre bien entendu «Mon truc en plumes», la chanson la plus connue de Zizi Jeanmaire. Sa créatrice raconte: «C'était un numéro de music-hall extraordinaire mais c'est aussi un peu l'arbre qui cache la forêt! J'ai aussi chanté Aragon, Guy Béart ou Serge Gainsbourg».
Roland Petit souligne que cette exposition, la première dédiée aux deux artistes, est un projet initié en Suisse. «Le commissaire Alexandre Fiette a fait un travail extraordinaire», s'enthousiame-t-il. Après Genève, l'exposition sera proposée à l'Opéra de Paris puis au Musée Pouchkine à Moscou.
«Carmen» triomphe
Au musée, le visiteur découvre 75 tenues de scènes. «Il s'agit surtout de costumes de music-hall de Zizi», précise le chorégraphe. Parmi une centaine d'autres pièces présentées, de nombreux dessins de décors, des manuscrits ainsi que des portraits signés Jean Cocteau par exemple.
Des documents rappellent le triomphe international de «Carmen», chorégraphie de Roland Petit signée en 1949. «Nous l'avons dansé 2000 fois Zizi et moi. Nous avons fait le tour du monde avec ce ballet qui est une sorte d'alliance entre nous deux. L'ouvrage reste très demandé et a été joué 5000 fois à ce jour.» ats/tac
Musée Rath

1933-1949
Zizi Jeanmaire et Roland Petit entrent à l’école de danse de l’Opéra de Paris en 1933 et intègrent le corps de ballet en 1940. Après un passage aux Ballets de Monte-Carlo, Zizi Jeanmaire rejoint les Ballets des Champs-Élysées, troupe constituée par Roland Petit en 1945. Les Forains, Le Rendez-vous, Le Jeune Homme et la Mort, ballets associant de nombreux talents pour la scénographie, les livrets, la musique et l’interprétation, participent à la notoriété de la jeune compagnie parisienne. En 1948, Roland Petit fonde les Ballets de Paris et l’année suivante, Carmen, révélation auprès du public, consacre leurs talents de chorégraphe et d’interprètes.
1950-1959
En 1950, La Croqueuse de diamants est un premier pas, pour Roland Petit et Zizi Jeanmaire, vers le music-hall et la chanson. Les Ballets de Paris sont engagés à Hollywood où le couple participe à plusieurs films : Hans Christian Andersen, Daddy Long Legs, Anything Goes. Zizi Jeanmaire est à Broadway, en 1953, pour The Girl in Pink Tights alors que Roland Petit, avec Orson Welles, travaille au ballet The Lady in the Ice. De retour à Paris en 1954, ils se marient ; leur fille Valentine naît un an plus tard. Dès 1956, Zizi Jeanmaire tourne Folies-Bergère, puis Charmants garçons et Guinguette. Elle danse et chante dans La Revue des Ballets de Paris et l’opérette Patron, créées par Roland Petit, et interprète Roxanne dans le ballet Cyrano de Bergerac.
1960-1969
À l’Alhambra, en 1961, Zizi Jeanmaire fait sensation avec Mon truc en plumes. Aux côtés de Rudolf Noureev, elle interprète Le Jeune Homme et la Mort pour une version filmée. Après avoir sillonné le monde avec Les Ballets de Paris, Zizi Jeanmaire et Roland Petit montent la revue Zizi Jeanmaire au TNP. Invité à l’Opéra de Paris, Roland Petit crée Notre-Dame de Paris, en 1965. Les chorégraphies se succèdent, parmi lesquelles L’Éloge de la folie, avec les Ballets de Paris, Paradis perdu au Royal Ballet de Londres pour Rudolf Noureev et Margot Fonteyn, et Extase à la Scala de Milan pour Rudolf Noureev et Luciana Savignano. C’est également l’époque, pour tous deux, du music-hall et des variétés télévisées.
1970-1989
Prenant les rênes du Casino de Paris en 1970, Roland Petit et Zizi Jeanmaire montent deux revues qui connaissent un immense succès. En 1972, Gaston Defferre invite Roland Petit à fonder la compagnie des Ballets de Marseille qui deviendront, en 1981, le Ballet National de Marseille – Roland Petit, et parcourront le monde avec un répertoire s’enrichissant des multiples créations de Roland Petit. Zizi Jeanmaire se consacre elle aussi au ballet comme au music-hall avec, en 1975, La Symphonie fantastique à l’Opéra de Paris, en 1977, Zizi Jeanmaire à Bobino, en 1980, une version télévisée de Carmen avec Mikhaïl Baryshnikov, ou encore Hollywood Paradise, Java for Ever et Zizi aux Bouffes du Nord.
1990-2007
Roland Petit obtient un prolongement pédagogique de son travail, avec la création de l’École Nationale Supérieure de Danse de Marseille. Zizi Jeanmaire y donne des master-classes. Zizi au Zénith, spectacle sur des musiques de Serge Gainsbourg, est créé en 1994 et repris en tournée. Depuis son départ de Marseille en 1998, Roland Petit continue de chorégraphier de nouveaux ballets et remonte ses œuvres à travers le monde. En 2000, Zizi Jeanmaire interprète les anciennes chansons de ses amis poètes à l’Amphithéâtre de l’Opéra Bastille. L’année suivante, Roland Petit est invité à Moscou par le Théâtre du Bolchoï, où il crée La Dame de pique. Il règle également la mise en scène de Délits d’ivresse, sur des textes de sa fille Valentine Petit et des musiques de Richard Galliano. En 2003, il est invité à Moscou par le Théâtre du Bolchoï pour la reprise de son ballet Notre-Dame de Paris. L’Opéra de Paris accueille cette année Proust ou les intermittences du cœur, nouvel hommage au talent du chorégraphe.
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